
Visite découverte – Exposition « Congés payés » de Io Burgard
L’équipe du centre d’art vous invite à un moment de partage et de découverte de l’exposition de Io Burgard, Congés payés.
Invitée pour cette nouvelle édition de la résidence en entreprises « L’art de la rencontre » à Graulhet, Io Burgard a pu découvrir durant trois mois la richesse des savoir-faire liés au cuir, de la mégisserie à la maroquinerie. Accompagnée par plusieurs entreprises de cette filière d’excellence, l’artiste a cherché, expérimenté, avant de déployer son univers foisonnant au sein de la Maison des Métiers du Cuir durant tout l’été 2025.
Dès son arrivée, Io Burgard a été saisie par l’histoire industrielle et sociale de la cité du cuir. Inspirée par ces architectures et paysages post-industriels, et animée par des réflexions autour des machines et des automatismes, l’artiste a souhaité questionner le devenir de la ville, des industries et des ouvriers et ouvrières de cette filière.
Les périodes d’observation, de récolte et d’organisation durant sa résidence font écho à des problématiques que l’on retrouve dans le reste de sa production artistique, et ses recherches l’ont finalement menée à « magnifier le temps long ».
Intitulé Congés payés, le projet développé par Io Burgard lui permet de déployer un récit dans lequel des formes – perles, banc, aile, mobilier de camping… – viennent s’habiller de cuir et s’animer, sans toutefois que cette automatisation aboutisse à une quelconque productivité. Des mouvements un peu vains, qui convoquent plutôt la lenteur et la poésie que la rentabilité à tout prix.
Avec cette exposition, l’artiste fait référence à une période glorieuse, où les ouvriers ont eu droit à leurs premières vacances. Elle souhaite également évoquer le temps où l’on ne fait rien, pendant lequel « on enfile des perles ». Elle invite à ralentir la cadence, à s’interroger sur ces rythmes frénétiques qui nous sont parfois imposés, à prendre le temps de la réflexion, du lâcher prise. Une tentative de repenser – plus que renverser – l’ordre établi, qui favorise une prise de recul salutaire.
Par le détournement d’objets et la mise en espace de sculptures qui dialoguent entre elles, l’artiste imagine un parcours dans lequel le visiteur trouve sa place, à mi-chemin entre acteur et observateur.